Me voilà face à mes 200 m2 de jardin à l’état sauvage! Mais rassurez vous, pas plus que moi 😉
Les beaux jours de mars furent une manne pour travailler le jardin et j’ai eu du mal à lâcher la bêche pour reprendre le clavier, mais me voilà! J’ai crée le design du jardin pour le partager avec vous.
Oui, j’entends déjà ceux parmi vous qui me disent qu’en permaculture on ne bêche plus. Et c’est tout à fait vrai, mais il y a quelques cas qui peuvent nécessiter un bêchage, comme la mise en culture rapide d’un terrain pour la première fois. Le mien a été laissé en friche pendant deux ans, utiliser une grelinette aurait suffit mais le sol n’est vraiment pas terrible, il est très caillouteux. A la création des jardins, afin de niveler le terrain, ils l’ont remblayé avec des gravats, puis ils ont ajouté la couche de terre jardinière. Résultat des courses, les cailloux remontent avec le temps et rendent difficile la plantation des légumes racine comme les carottes ou les pommes de terre. Ça ne m’amuse pas, c’est limite démotivant, mais je fais cela une seule fois pour nettoyer la terre. Bien préparer la terre c’est comme poser les fondation d’une maison. Mais ressuez-vous, vous n’allez pas refaire les fondations d’une maison chaque fois quand vous voulez refaire la peinture 🙂
Et puisque on a abordé le sujet des fondations, le design en permaculture est l’étape la plus importante, c’est le socle sur lequel tout repose. Le design permacole est donc une « conception, réalisation, maintenance et réévaluation » basée sur des principes éthiques (prendre soin de la terre, des humains et créer l’abondance pour tout ce qui vit) qui a pour but de combler les besoins des êtres qui vont « habiter » le design ! Comme dans l’architecture, le design en permaculture permet de poser les bonnes fondations afin que la construction qui va s’ériger dessous demeure solide dans le temps.
Pour réussir le design il faut tenir compte des trois piliers de la fertilité : la terre, les conditions climatiques et l’environnement. [emaillocker]
La terre est le « moteur » du jardin. C’est la terre qui nous permettra d’atteindre les résultats souhaités. La première chose à regarder c’est l’emplacement du terrain. Il n’y a pas de mystère, l’agriculture fonctionne avec le soleil, par conséquent repérer les points cardinaux est primordial pour déterminer quelle est l’exposition du terrain. Comme vous pouvez le constater dans la photo le mien a une forme assez rectangulaire, un carré de 200 m2 et pour ma grande chance il est orienté Sud, voir même un peu Sud-Ouest. Ensuite il faut regarder la géographie du terrain, est-ce qu’il est droit où en pente? Si vous avez un terrain en pente regardez l’inclinaison. C’est très important, car vous allez vite deviner comment va couler l’eau quand il va pleuvoir. Le mien est plat avec une légère pente vers le Nord. Ensuite il est préférable d’avoir le Nord sur la partie haute du terrain. L’air est toujours plus chaud en bas et si en plus c’est aussi le Sud ceci vous permettra de profiter d’un saison de culture plus long 😉
Les conditions climatiques sont presque les mêmes partout en France avec des légères variations. Il est important de bien identifier les saisons pluvieux, froids et si ça gèle l’hiver dans votre région. Un facteur très important aussi est le vent. Chaque région à son vent dominant. Le vent assèche la terre et s’il est trop fort peut même empêcher certains plantes de pousser. C’est mon défi principal sur cet terrain, chercher à me protéger du vent et créer à l’intérieur de la parcelle un microclimat.
Et pour finir, le dernière élément est l’environnement, car votre jardin ne s’arrête pas où ça commence celui du voisin et c’est plus facile d’avoir un jardin dans un cadre favorable plutôt qu’en bord d’une autoroute! Par conséquent il faut bien prendre en compte les alentours de votre emplacement pour réussir votre design.
Comme expliqué dans l’article précédent, la permaculture n’est pas une nouvelle technique de jardinage, mais une philosophie de vie qui nous apprend à nous débrouiller avec ce qu’on a sous la main. Tenant compte de ça et des facteurs de la fertilité et à fin d’optimiser au plus la surface, j’ai décidé de créer des planches de culture orientés Nod-Sud comme dans le schéma ci-dessous:
L’avantage des planches de culture orientés Nod-Sud c’est que les plantes profitent au maximum de l’ensoleillement et elles ne se font pas d’ombre d’une planche à l’autre. Ce qui superposé sur la vue de Google Maps donnera ça:
Et j’ai attaqué sans plus tarder les travaux. Le premier jour la première chose j’ai complété les dalles de la terrasse, car ils manquaient sur un coté, et voilà le résultat:
Ensuite j’ai creusé une tranchés près du réservoir d’eau pour mettre les pierres que j’allais trouver en bêchant, mais la surprise n’a pas tardait à venir, vous allez voir ça avec le suivi des travaux de la semaine suivante 😉
Avec la tranchée prête pour « engloutir » les cailloux divers et variés, je me suis attaqué à la première planche de culture, la « planche Sud »:
Et à la fin de la première semaine la « planche Sud » était terminée:
Et pour éviter que la terre reste nue, car elle dé-sèche avec le soleil et le vent, en attendant la livraison des pailles, je l’ai couvert avec des cartons. Cela empêche ainsi la poussée des mauvaises herbes.
Une seule planche bêchée et la tranchée déjà à moitié pleine!
Je me demandes qu’est-ce qu’il m’attend par la suite…
Restez avec moi et je vous donne rendez-vous pour l’avancement des travaux de la deuxième semaine. [/emaillocker]